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Le chien qui attaque les autres chiens

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souris65
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Le chien qui attaque les autres chiens

Message par souris65 »

D’où peut venir ce problème ?

Responsabilité de la mère
- Manque de maternage, la mère se désintéresse de ses chiots ce qui donne un déficit dans les mécanismes inhibiteurs chez les chiots
- Elle peut être malade ou souffrir du syndrome d’hypersensibilité- Hyperactivité (Hs-Ha), refusant le contact avec ses chiots, donc ne leur permettant pas d’acquérir d’autocontrôles
- La portée peut être trop nombreuse et la mère (surtout si elle est primipare) manque d’expérience et peut être incapable de gérer
- On peut trouver des mères trop permissives qui se laissent mordre par leurs chiots
- Une séparation précoce de la mère (avant 5 semaines), laisse les chiots sans possibilité de correction éducative
- Un élevage qui manque de stimulations, où les chiots sont relégués dans un chenil

Responsabilité du maître
La sociabilité doit être fixée avant le fin du troisième mois et entretenue, ceci en sortant le chiot, en lui faisant rencontrer des congénères, en fréquentant une vraie école des chiots.
On ne doit pas permettre sur l’humain, les mordillements répétés, la défense de la gamelle, la menace lors du contact.
Si on a un autre chien à la maison qui est agressif envers les autres chiens, on évite de sortir le chiot avec lui.

L’accident de parcours
Il suffit quelquefois qu’un chien subisse une attaque d’un congénère lorsqu’il est jeune, pour qu’ensuite, toute sa vie il devienne lui-même agressif (la peur de se faire attaquer, l’oblige à agresser pour faire fuir ce qu’il craint).
La morsure inhibée
Normalement, vers 2 mois, le chiot doit avoir acquis l’inhibition de la morsure, ce qui signifie que s’il se bat avec un autre chiot, si celui-ci crie ou prend une posture d’apaisement (couché, exhibant le cou), il doit arrêter de mordre. Avec certains chiots ces jeux de combat sont assez brutaux, surtout ceux qui ont des problèmes de comportement comme la Hs-Ha, car ils n’ont pas de phase d’arrêt, comme s’ils n’avaient pas appris à communiquer. Le chien qui est mal socialisé (ne l’a pas acquis chez l’éleveur) ou dyssocialisé (l’éleveur a fait ce qu’il fallait mais le maître ne poursuit pas la socialisation) est un bagarreur qui peut aller jusqu’à tuer, d’autre part il peut être blessé gravement car il ne peut pas se soumettre pour inhiber un adversaire plus fort que lui. Les chiots qui ont ce problème sont évités ou agressés par les autres chiots.

 Jeux de combat avec des mouvements exagérés (sauter, se rouler, monter, charger, mordiller)
 S ‘accompagnent de signes d’amitié (léchage, invitation au jeu)
 La morsure inhibée commence vers 45 jours, le début du contrôle avec ritualisation arrive vers 11 semaines
 Hiérarchisation aux adultes avec la mère et postures d’apaisement (lécher les lèvres, donner la patte)

Les formes d’agression entre chiens :
 De Jeu
 De Dominance
 De Prédation
 De Protection
 De Possession
 Par la Douleur
 Idiopathique : anormal (souvent lésions neurologiques)

1) Agression dans le groupe, si on a plusieurs chiens :

 Femelles: lié au cycle œstral ou si grossesse, calme et agréable jusque-là, elle peut devenir irritable
 Le maître qui renforce, par exemple en soutenant le plus faible
 Un des chiens revient dans le groupe après un temps d’absence

En général il n’y a pas de problème entre mâle et femelle

 L’agression du même sexe apparaît à la puberté (2 ans en moyenne)
 Les mâles sont plus agressifs que les femelles (hormones testostérone : chez le dominant elles sont augmentées ainsi que le rythme cardiaque)
 Influence génétique (certaines races et lignées)
 Influence de la mère (mère agressive) et du milieu d’élevage (manque de socialisation et de stimulations)
 Les victoires augmentent l’agressivité
 Le chien dominant n’est pas obligatoirement agressif, il se fait respecter sans attaquer
 Les principales armes sont les dents avec orientation cou, garrot, épaule. L’objectif c’est de faire tomber l’autre

Comportement du dominant
 Regard orienté vers l’autre, il fixe le dominé avec dilatation des pupilles
 Oreilles dressées, dirigées vers lui
 Lèvre supérieure retroussée
 Dents extériorisées (incisives)
 Tête portée haut
 Queue horizontale ou dressée
 Corps tendu, rigide, démarche « mécanique »
 Piloérection dos et garrot
 Se placer au-dessus de l’autre
 La tête au-dessus du garrot de l’autre
 Un antérieur sur le cou, le garrot ou le dos
 Tentative de monte ou d’accouplement
 Saisir par le museau ou par le cou
 Pousser, bousculer, renverser
 Grognement, grondement
 Marquage : renifler, uriner dessus ou à côté, gratter le sol avec ou sans grognement, lécher l’autre marque, grincer les dents.

Séquences d’agression

 Intimidation (mimiques)
 Attaque (saisir dos, cou, membres antérieurs et tenter de faire tomber en posture de soumission)
 Apaisement (léchage-mordillement, poser un antérieur, tenter de chevaucher)
 Celui qui a peur ou craint d’avoir mal, mord plus vite, plus fort, sans menace. Il cherche à provoquer le retrait de l’autre.
 Chez le chien normal, la morsure s’arrête dès que l’adversaire se soumet.

Prévention des bagarres: s’occuper toujours en priorité du dominant (trouver le bon), chacun sa place (à l’extérieur de la maison, si possible).

Correction :
Sorties ensemble en milieu inconnu de manière à créer une meute, resserrer les liens
- Eviter les situations déclenchantes: gamelle, os, jouet
- Muselière
- Isolement social si agresse malgré la soumission de l’autre
- Rencontre avec des chiens étrangers sous surveillance
- Castration
- Obéissance contrôle
- Séparation, si on ne peut corriger
- DAP (collier diffuseur de phéromones qui calment), si nouveau venu

2) Agression des chiens étrangers

Une véritable plaie pour les maîtres qui ne peuvent pas sortir leur chien dans la rue sans être aux aguets, afin de surveiller, et si un chien arrive sur le trottoir, même tenu en laisse par son maître, ils commencent à stresser…
On peut faire le test de l’éloignement du maître : quelqu’un prend le chien dit agressif en laisse et va le promener loin du maître, au milieu d’un groupe de chien. En général, disons dans 80% des cas environ, le chien ne présente plus d’agression, il est souvent inhibé. Ce qui signifie que c’est souvent le maître qui induit ce comportement chez son chien.

Les causes
On peut retrouver le manque de socialisation chez l’éleveur (désocialisation) ou chez le maître (dyssocialisation), ou bien le fait de s’être fait agresser par un congénère.
Egalement, le manque de détachement des maîtres (hyper attachement), qui donne un chien qui ne supporte pas l’approche d’un congénère de son maître.
Correction
Apprendre au maître à gérer ses comportements : tirer sur la laisse à la vue de l’autre chien met en éveil son propre chien, avant même qu’il ait vu celui-ci. Tenter de le corriger à l’approche, en donnant des coups de sonnettes sur la laisse ou en lui tapant sur le dos, est perçu comme un encouragement (c’est ce qu’on fait pour l’encourager au mordant de l’homme assistant).
Dévier l’attention : il faut que la motivation que l’on présente ait une valeur importante, selon le chien il peut s’agir de la balle, du boudin, d’une friandise, d’un son strident, de l’ouverture d’un parapluie pliant (selon les lois d’apprentissage, tout comportement qui ne peut aller jusqu’au bout, finira par disparaître. Le contraire est vrai également, s’il peut agresser plusieurs fois, ce comportement aura du mal à disparaître).
L’immersion : on peut lui mettre une muselière et le lâcher au milieu de chiens du sexe opposé, bien équilibré et de fort gabarit (en principe un mâle n’attaque jamais une femelle). On peut le faire tenir en laisse par une autre personne et demander à un groupe de maîtres accompagnés de leurs chiens de venir l’entourer à quelque distance (effet de groupe), ensuite ce sera au maître de le tenir.
Castration ou stérilisation : dans les cas extrêmes d’agression hiérarchique, cela peut modifier ce comportement, surtout si celle-ci a lieu à la puberté (suivre les conseils du vétérinaire).

Joseph Ortéga - mai 2012
Nier la souffrance de l'animal entraine vite à devenir indifférent
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Pour protéger, il faut aimer. Pour aimer, il faut connaître.
"Sans les animaux le monde ne serait pas humain" Kl. Matignon


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