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Sanction : comment punir mon chien ?

Posté : jeu. 20 août 2009 09:17
par souris65
La punition en pédagogie Canine :
Joseph ORTEGA
“ Il connut le collier à pointes de fer intérieures, destiné à faire obéir et à écouter au commandement.
On usa avec lui du fouet, de la cravache, de la baguette de rotin, et de la torsion du museau ”.

Michaël Chien de cirque
Jack London
“ Un chien bien dressé peut refuser de faire quoi que ce soit et se comporter comme un être parfaitement stupide. Il arrive parfois la même chose à des gens très intelligents. On explique ces défaillances par la fatigue, l’inattention ou la distraction qui empêchent l’intéressé d’être en possession de tous ses moyens. Il ne fait aucun doute que cela peut arriver au chien ”.

K.Lorenz
“ Tel maître, tel chien. Fais en sorte de ne pas avoir à rougir de ton chien ”.

Abel Lurkin
Dans l’éducation de son chien, le maître passe parfois par toutes les affres du mécontentement, de la déception à la franche colère... Le meilleur ami de l’homme s’ingénie de temps à autre à devenir son pire ennemi en faisant exactement l’inverse de ce qu’il lui demande !...

Comment lui faire entendre raison, comment le punir quand cela est nécessaire, sans utiliser colère et même violence ?
De toute évidence, si un maître doit punir son chien, c’est que l’apprentissage a été mal conduit. Peut-être a-t-il négligé des étapes du développement du chiot pendant lesquelles les mécanismes se mettent en place : soumission au chef de meute, instinct de suite, notion des interdits, usage des sens...
Soit le maître a délibérément voulu s’écarter des normes afin de se singulariser en faisant plier devant lui un être plus faible.
Soit enfin, le maître s’est révélé trop faible ou bien ne connaît pas du tout les possibilités psychologiques d’un chiot.
Le chien est un animal social, apte à appréhender les signaux de la hiérarchie. Pour lui inculquer les bases d’une bonne éducation, il peut y avoir progression ou addition des interdits par la voix, le geste, la pression sur des zones déterminées du corps ou bien, en tout dernier lieu, la sensation désagréable qui pénalise au bon moment. Mais cela, à condition que le maître n’intervienne pas personnellement, qu’il ne soit pas impliqué dans le désagrément quel qu’il soit.
Même si cette attitude est taxée d’hypocrisie par les humains, elle sauvegarde aux yeux du chien, l’image sacrée du maître.

Une main toujours douce :
Le chien, spécialiste de la communication non-verbale, est particulièrement apte à recevoir les gestes, les mimiques, les mouvements du corps de son maître qui représente à ses yeux, le chef de meute, celui qui dirige pour la survie du groupe.
La main, par exemple, peut prévenir si elle s’élève au-dessus de sa tête en cas d’écart de conduite (geste de dominance) ; elle peut indiquer une position de soumission à prendre ou une place à tenir.
Pour la mise à l’écart, elle bloque ; pour le rappel elle s’incline devant ; pour la marche, elle vient sur la cuisse.
Si pour punir, elle peut saisir le chien, elle se fera douce pour la récompense et viendra flatter la tête.
Il faut d’ailleurs insister sur le fait que la main est davantage faite pour caresser que pour battre, sinon elle risque de venir détruire les rapports avec le maître et entraîner par la suite des réticences, des rebellions, des ruptures, ce qui est donc à exclure lorsque l’on désire vivre en harmonie avec son chien.

Chuchotements sans cris !
D’autres signes sont utiles au maître pour indiquer à son chien, le chemin de la bonne éducation.
Ce sont la voix avec son timbre, son intonation, ses modulations, les cris, les hurlements ou bien les chuchotements qui instruisent sans forcer.
Beaucoup de propriétaires de chiens s’époumonent pour un simple rappel ou une interdiction sans importance réelle alors qu’il suffit de bâtir, au cours de l’éducation primaire, un code simple, fait de mots incisifs, tombant nets et précis, ou bien d’encouragements susurrés pendant les exercices.
En effet, avec les possibilités auditives du chien, il ne sert à rien de crier un ordre et il faut se contenter de parler en-dessous même du seuil habituel qui sert à correspondre avec d’autres humains, pour que le chien entende clairement, même à distance.
Si le chien est accoutumé à recevoir les ordres d’une voix aux tonalités basses et douces, lorsqu’il sera en faute, il suffira pour le maître de hausser le ton avec une voix plus sèche pour qu’il se sente pénalisé.
Les interdictions vont du chut !, non ! Au alors ! , des mots simples qui tombent comme des couperets pour sanctionner à distance au moment précis où se commet la faute.
Les signaux physiques, quant à eux, seront exécutés par l’intermédiaire d’un accessoire détachant le maître de la punition. C’est le collier simple, relié à la laisse, le « Halti », le harnais « Easy walk » sur laquelle la pression s’exerce dans le sens voulu pour faire revenir au genou l’adulte récalcitrant qui tente de s’imposer en essayant de diriger les opérations.
C’est la projection de gravillons, ou l’ouverture d’un jet d’eau, par exemple, sur le passage de fuite d’un chien fugueur. Punition qui doit avoir lieu alors qu’il tourne le dos au maître, comme si celle-ci tombait du ciel. Ce type de punition sera d'ailleurs adapté à l'âge du chien et à sa sensibilité. Jamais de collier électrique, mais on peut user du collier à air que l’on déclenche à distance en appuyant sur un boitier.

A proscrire formellement :
La laisse, le fouet et même le journal plié que certains préconisent. Le chien qui voit son maître le punir ne fera pas la différence et ces ustensiles ne sont pour lui que prolongement de la main du maître.
En outre, le journal est élément du cadre de vie qu’il rencontre à plusieurs reprises, pourquoi faut-il donc qu’il le craigne ?

Toujours dans le calme :
Un bon éducateur dispose d’une autorité naturelle et acceptée comme telle par son élève, depuis les premiers interdits lorsque le chiot arrive au foyer.

Comment un maître qui n’est pas capable de se maîtriser pourrait-il diriger un autre être ?

Alors direz-vous, comment doit-on punir les fautes graves ? Et qu’est-ce une faute grave ?

C’est en premier lieu l’agressivité vis-à-vis du maître ou de quelqu’un de la famille.

Pour une faute moyenne, on peut aussi pratiquer l’isolement à l’attache, dans un coin isolé, toujours en silence où le délinquant ne demeure pas plus de quinze minutes.

Tout maître digne de ce nom doit savoir allier la patience, la douceur à la fermeté, cela quelle que soit la race de son chien ou sa taille. Ainsi, il évitera d’avoir à punir.

Principes utiles :
- L’autorité du maître doit être constante : ne pas autoriser ce jour ce qui était interdit hier.
- Les ordres et les interdictions doivent être clairs et immuables.
- La correction doit être proportionnelle à la faute et non à l’humeur, du maître.
- Il ne faut pas punir pour une faute qui n’a pas été commise devant le maître.
- La punition doit être immédiate car le chien a une mémoire associative, basée sur l’instant présent. Avant, c’est trop tôt, après c’est trop tard.
- La punition doit être unique, elle se fait en silence.
- Elle doit venir de l’objet (piège s’il vole sur la table de la cuisine), si la faute est commise vis-à-vis d’un objet.
- Ou du sujet sur lequel elle a été accomplie (morsure du maître).

Il faut différencier un mauvais comportement d’un instinct.
- Un chien de garde aboie pour prévenir et défendre le territoire.
- S’il y a une chienne en chaleurs à proximité, le mâle oublie les ordres.
- Mieux vaut prévenir que sévir. Le maître doit penser chien afin d’éviter les fautes.
- Evitez de l’inciter à commettre une faute. Si vous lui permettez de mordiller une vieille chaussure, il généralisera à toutes les chaussures.
On ne donne pas d’ordre si on n’a pas l’intention expresse de le faire appliquer.


Joseph Ortéga - juillet 2009