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Le confinement, à bon escient !

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souris65
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Le confinement, à bon escient !

Message par souris65 »

A l'état sauvage, lorsqu'ils peuvent se permettre de prendre un peu de repos, les canidés cherchent une place sécurisante, à l'abri des prédateurs, de l'inconfort et des conditions climatiques difficiles. Il arrive qu'ils creusent une galerie pour être bien protégés, ou qu'ils prennent appui contre un support naturel (arbre, pierre, feuilles), toujours dans l'objectif d'être à l'aise et hors de danger. Nos chiens domestiques, eux, disposent de beaucoup plus d'espace et de libertés que leur ancêtre. Ils peuvent sommeiller dans des pièces entières ou à l'extérieur de la maison, dans un grand jardin par exemple. De nombreux maîtres culpabilisent malgré tout de faire dormir leurs chiens dans des lieux réduits, craignant de les traumatiser parce qu'ils sont enfermés.

C'est pourtant bien rassurant pour un animal de se reposer sur un cadre apaisant, qui lui permette de se sentir tranquille et hors d'atteinte. Nos chiens prennent d'ailleurs souvent place contre des meubles ou les murs, essaient de se caser dans une petite place, pourquoi pas dans le panier trop petit de l'autre chien ou du chat.

Si vous devez habituer votre compagnon à un espace clos et restreint pour une certaine période (un voyage par exemple, ou durant vos absences), il n'y a pas lieu d'en faire une maladie. Il faut simplement prendre des précautions afin que tout se passe le mieux possible et qu'il n'en sorte pas perturbé ou traumatisé. Ne mettez donc pas votre chien en cage après avoir lu cet article sans un minimum de précautions !

Si l'animal n'a jamais été habitué au confinement, il vous faut rendre son futur lieu de séjour attrayant et agréable pour lui. Préparez-vous plusieurs jours, idéalement plusieurs semaines, à l'avance. Mettez-y des jouets, de la nourriture très appétissante, des affaires chargées de votre odeur, et laissez-le entrer et sortir à sa guise avant d'envisager de fermer la porte. Il faut absolument progresser lentement pour progresser sûrement et ne pas créer un traumatisme qui le bloquerait pour un long moment. Faites comme s'il s'agissait d'un non-événement : demandez-lui d'y entrer et d'en sortir dans le calme, sans montrer trop d'excitation ou d'appréhension.

Exemple : Rosco le bouledogue français destructeur
Ce petit gabarit est capable de détruire tout un appartement en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Tout y est passé : les pieds de meubles, les télécommandes, les stylos et téléphones de ses maîtres, les chaussures et pantoufles, les jouets des enfants, les rideaux et même sa propre gamelle et son panier. Malgré tout ce passif, ses maîtres l'aiment toujours autant et veulent l'aider à aller mieux. Ils ont bien compris que Rosco était anxieux et que les destructions étaient le seul moyen dont il dispose pour soulager son grand stress d'être seul. Ils travaillent la journée et laissent le chien livré à lui même avec Titine, la petite chatte angora. Monsieur et Madame Rosco ont déjà tenté le dressage et les médicaments pour calmer leur animal mais rien n'y a fait, il continue de tout casser à la moindre occasion, il angoisse de ne pas avoir tout son petit monde autour de lui.
Lorsqu'ils m'appellent, il s'agit d'une urgence car ils partent bientôt en vacances et ne peuvent pas emmener Rosco avec eux. Celui-ci sera donc gardé par une tante qui apprécie peu de voir son intérieur saccagé.
Etant donné l'échéance qui s'annonce (un mois), il faut trouver une solution rapide pour éviter tout risque. Je propose donc l'achat d'une petite niche transportable, la thérapie peut commencer.
Les premiers jours, le " nouveau dodo de Rosco " comme l'ont surnommé les enfants, est placé au salon, porte ouverte, avec un tapis tout neuf et ses jouets à l'intérieur. La consigne est donnée à tout le monde de faire comme si elle n'était pas là, de n'inciter le chien à rien, et toutes les attitudes de Rosco autour de la boite sont ostensiblement ignorées. Dès le premier jour, Rosco entre et sort de sa niche pour prendre ses jouets sans inquiétude, on peut passer à l'étape suivante.
Un jouet farci de viande hachée y est placé et la porte est fermée durant tout le temps où il déguste. Dès qu'il a terminé, la porte est ouverte et Rosco peut sortir sans qu'il y ait d'effusion de joie mais au contraire, comme si de rien n'était, comme s'il s'agissait d'une chose tout à fait normale. Les jours suivants, ses repas sont placés à l'intérieur et durant sa consommation la porte est fermée.
Rosco réagit très bien, on va donc rapidement le laisser 5 minutes tout seul dans la boite une fois qu'il a terminé de manger. Vous l'aurez compris, l'objectif est de faire accepter la niche au chien comme sa nouvelle place, en augmentant peu à peu les temps d'enfermement. Il gémit un peu lorsqu'il est trop longtemps seul, ce qui est tout à fait normal, mais la thérapie continue ainsi de suite, lentement mais sûrement.
La boite est ensuite placée dans différentes pièces de la maison, pour 10 minutes par-ci par-là, durant lesquelles il a le temps de mastiquer son os ou son jouet, et gémir un peu. Au bout de 15 jours, Rosco supporte 45 minutes d'enfermement le matin et le soir, c'est une très bonne nouvelle ! Parallèlement à cette mise en scène, une thérapie comportementale est menée sur la base du détachement progressif de l'animal vis à vis de ses maîtres, car si la cage va supprimer les destructions, elle n'agit en rien sur les causes du problème. Si Rosco ne s'autonomise pas un minimum, il recommencera à tout casser dès que la cage sera ôtée.
A la fin du mois échu, il peut rester 4 heures d'affilée dans sa niche avec ses jouets, sa nourriture et une gamelle d'eau. Ce qui est largement suffisant à la tata qui peut faire ses courses et voir ses amis sans s'inquiéter.
Six mois plus tard, les nouvelles sont excellentes : Rosco reste encore dans la cage le matin mais l'après midi il est tout seul et libre, et ne casse plus rien. Lorsqu'ils rentrent le soir, il est fréquent que les maîtres trouvent leur chien endormi à l'abri, bien protégé dans sa niche.
Dans quelques semaines il sera probablement possible d'enlever totalement le " nouveau dodo ", mais ses maîtres me disent qu'il est tellement bien qu'elle lui manquerait sûrement ! Ils la garderont et en plus, Rosco fera partie des prochaines vacances puisqu'il pourra être laissé seul à l'hôtel pour quelques heures, dans sa niche, au calme et sans risque.

Laurence BRUDER
Nier la souffrance de l'animal entraine vite à devenir indifférent
à celle de l'humain.


Pour protéger, il faut aimer. Pour aimer, il faut connaître.
"Sans les animaux le monde ne serait pas humain" Kl. Matignon


Calins à vos dalmatoutous de Sabine
et léchouilles des taches du terrier : Jaïa et Lakshmi
Verrouillé

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