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Tels maîtres, tels chiens

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souris65
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Tels maîtres, tels chiens

Message par souris65 »

<< Chien : l'ami de l'homme (parce qu'il est son esclave dévoué) >> Gustave FLAUBERT
<< Depuis le jour où il avait cessé de voir son maître, il refusait toute pitance, grattant la terre du pied, pleurait des yeux, hurlait » TRISTAN et ISEULT

Les chiens ressemblent d’une certaine manière, à leurs maîtres. Dans leurs aspects, leurs caractères, leurs expressions.
Lorsqu'il s'agit de choisir un chien, nous avons la chance de disposer de près de 400 races avec des aspects physiques différents et des psychologies présentant des caractéristiques particulières. Qu'est-ce qui fait que nous préférions cette race plutôt qu'une autre ?

Si nous prenons un chiot dans une portée « x » pour l'élever et en faire notre chien, pourquoi va-t-il quelquefois devenir radicalement différent dans ses comportements, par rapport à son frère ou sa sœur vivant dans une autre famille ?

Comment choisir ?

Parmi les races canines où se mêlent près de 40 000 gènes différents, il y en a pour tous les goûts. Certaines ont conservées le mode de sélection originel, basé sur les aptitudes au travail (toujours dans une optique humaine), on peut dire qu'elles sont extrêmement rares.
Si on prend l'exemple de la race la plus répandue dans le monde, le Berger Allemand, son créateur VON STEPHANITZ avait comme credo de sélection : << Tout Berger Allemand qui ne travaille pas, n'est pas un Berger Allemand>>. Quels sont les Bergers Allemands qui sont utilisés à l’heure actuelle, aussi bien pour le service que pour la compétition sportive en vue de conserver leurs aptitudes ? Un pourcentage vraiment infime.
La plupart des races ont été fabriquées par l'homme, quelquefois pour développer une prédisposition en particulier, souvent pour maintenir une originalité comme une couleur de pelage, un faciès écrasé, un gigantisme ou un nanisme, l'hypertrophie des oreilles, etc.
Enfin on peut dire qu'il existe des races qui ont longtemps vécues dans un contexte d'isolement, ce qui a permis de maintenir un certain type, mais également une certaine indépendance vis-à-vis de l'humain.
° Le choix du chien peut avoir comme motivation d'en faire un animal de garde, de chasse, de troupeau (équivalent a n'importe quelle bête de ferme) qui passera le plus clair de son temps a l'attache ou enfermé dans un enclos, lorsqu'il n'est pas utilisé au même titre qu'un outil ! A la campagne, on trouve chien de ferme et chien de ferme. Certains sont avenants et font la fête aux promeneurs et aux visiteurs de passage comme leurs maîtres qui vous saluent en souriant et vous invite de manière bonasse à venir goûter leur lait ou leur fromage.
D'autres, vous poursuivront et tenteront de vous mordre, que vous passiez à proximité ou à une certaine distance, leurs maîtres vous jetteront des regards noirs et vous regarderont avec très peu de sympathie, passer près de leur « territoire ».
° Pour d'autres personnes le chien est pris pour remplacer l'enfant que l'on ne peut avoir, que l'on n'a plus car il a quitté la maison pour créer son propre foyer, ou l’enfant que l'on n'a pas encore...
En général le choix se porte de manière inconsciente sur les races présentant des caractéristiques qui induisent au maternage : petite taille, tête ronde, yeux ronds...
Le chien est considéré comme un enfant, on va faire preuve d'anthropomorphisme en interprétant ce qu'il fait comme s'il s'agissait d'un humain. Il sera gâté, et comme tout enfant gâté il deviendra insupportable à la maison comme à l'extérieur. II arrive aussi que la situation soit renversée car si un bébé humain naît dans le foyer, le chien risque de se trouver rejeté, voir abandonné.
Il s'agit souvent de maîtres-femmes ayant des carences d'affection, vivant de manière casanière, plutôt dans les villes où l'anonymat est de règle...
° Les personnes complexées, qui se sentent dominés par les autres, vont choisir plutôt des races de chiens de fortes tailles ou a tendance agressive afin de tenter de se valoriser et de s'imposer a travers leur animal. En général leurs chiens (à l'image des maîtres) ne sont pas de véritables dominants, ils font surtout de l'autodéfense par manque d'assurance, mais de manière très démonstrative.
° Les gens instables, manquant de buts véritables dans la vie, bougeant beaucoup sans rien concrétiser, vont se tourner souvent vers des races nerveuses comme certains Terriers. Ces chiens vont être agités, aboyeurs, peu obéissants, facilement excitables.
° Les humains calmes et ouverts au monde, avec des tendances charitables envers les autres, vont orienter leur choix sur des races qui maîtrisent bien leurs émotions, curieuses de tout, ayant le goût du jeu et du contact avec les hommes comme avec les congénères. Ce sont souvent des chiens de chasse de type Retriever ou le Grand Caniche, le Bearded Collie, le berger Australien ainsi que certains Bouviers. Etc.
° Les sportifs ayant le besoin de bouger, de sentir la participation d'autrui, de progresser toujours plus, vont prendre des races présentant les mêmes tendances pour tenter de se dépasser ensemble. Dans ce créneau beaucoup de races peuvent y trouver leur place. La possibilité, de s'exprimer physiquement et de recevoir des stimulations en font des chiens < biens dans leurs peaux ». On peut citer : le Berger Allemand, le Rottweiler, le Colley, le Border Collie, le Jack Russell Terrier, le Boxer, etc.

Qui ressemble à qui ?

Il est difficile de citer ici tour les types de chiens et de maîtres et s'il existe peu de relations entre la morphologie de l'un et de l'autre, (sauf quelquefois lorsqu'il s'agit du manque d'exercice qui engendre l'obésité) nous sommes obligés de reconnaître que le fait de vivre ensemble va les amener tout doucement à se ressembler.
On peut estimer a environ 20% la part de la génétique et à 80% celle du milieu qui contribuera a façonner le chien. Il y a le caractère et le tempérament natif, il y a ensuite le milieu de vie chez l'éleveur où les carences peuvent être préjudiciables (expériences, socialisation), et enfin il y a le maître qui finit de « fabriquer » son chiot pour une vie commune de 10 à 15 ans. I1 faut commencer par faire la démarche de prendre le chien « pour ce qu'il est vraiment » ce n’est ni un enfant, ni un jouet.
On doit lui offrir un mode de vie conforme à son espèce dans la mesure du possible. Il attend de savoir qui est le maître et ce qui est autorisé ou interdit. Dans la nature ses ancêtres apprenaient cela des parents, le chien attend donc cet enseignement des humains chez qui il vit. N'oublions pas que si l'on se place d'un point de vue canin, il vit dans un univers qu'on pourrait qualifier de carcéral : on l'enferme entre quatre murs, on l'oblige à supporter la solitude en l'absence des maîtres, on lui met la laisse pour sortir, on l'oblige à faire ses besoins où on le désire, on lui fait des shampooings alors qu'il a horreur de changer d'odeur...
Sans parler des émanations ou des bruits agressifs permanents pour ses sens aiguisés (aspirateur, téléphone, gaz de voiture, etc.).

Le chien a hérité de ses ancêtres une énorme adaptabilité et on peut dire qu'il deviendra ce qu'on en aura fait, ce qui signifie qu'il ressemblera à son maître à force de vivre en symbiose avec lui…


Joseph Ortéga - Mai 2010
Nier la souffrance de l'animal entraine vite à devenir indifférent
à celle de l'humain.


Pour protéger, il faut aimer. Pour aimer, il faut connaître.
"Sans les animaux le monde ne serait pas humain" Kl. Matignon


Calins à vos dalmatoutous de Sabine
et léchouilles des taches du terrier : Jaïa et Lakshmi
Verrouillé

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