Pour vous inscrire sur le forum, tout est expliqué ici
Après la création de votre compte, sans présentation au bout d'une semaine, Votre compte sera supprimé.

Votre chien est-il un dominant ?

Verrouillé
Avatar du membre
souris65
Messages : 3801
Enregistré le : jeu. 17 janv. 2008 00:00
Humeur : Un peu speed comme les Dalmatiens
Prénom : Sabine
Fonction dans l'asso : Assistante en éthologie et Comportement Canin, Félin, Equin
Localisation : Montmirail (51)

Votre chien est-il un dominant ?

Message par souris65 »

Pour les canidés toutes les relations entre les individus sont basées sur le rapport domination, soumission, les échanges avec les humains en dépendent également.

Le fait de donner à l’animal de compagnie une image anthropomorphique avec un statut d’humain, ceci en lui attribuant un prénom humain, en lui prêtant des pensées et des raisonnements d’humain, des goûts d’humain pour la nourriture, l’habillement ou autre chose, n’arrange pas les choses. Quand à la scolarité obligatoire que devrait recevoir un chiot, ou la conçoit chez l’enfant mais pas chez lui. L’éducation est considérée comme superflue et certains maîtres vont même jusqu’à avancer que « son amour du maître » suffit pour le faire obéir. On tombe alors dans des attitudes permissives à outrance ou l’animal « doit vivre sa vie » au bien dans la démission pure et simple après quelques démarches timides d’éducation. Le maître est au service de son chien, accédant à ses moindres désirs.
Les comportements anormaux peuvent également être du ; a un défaut de socialisation pendant la période sensible qui va de la 2e semaine de vie jusqu’à la 12e semaine environ, c’est-à-dire pendant qu’il est chez l’éleveur et à l’arrivée chez le maître. Il s’agit en général d’un manque de contact social humain chez des chiots qui sont élevés en situation d’isolement partiel (chenil à l’écart, départ de l’élevage tardif (après 4 mois), etc.).

Les chiens dominants vis-à-vis d’une, de plusieurs personnes ou de toute la famille sont plus nombreux qu’on le croit. Il s’agit en général de mâles qui ont établit leur statut au fil des jours, dans une période qui s'étend de la puberté jusqu'à environ 2 ans. L’établissement de cette dominance peut se faire de manière insidieuse a l’insu des maîtres qui n’ont pas conscience du nombre de prérogatives qu’ils accordent progressivement à leurs chiens. Tant que celle-ci n’est pas remise en question il n’y a aucun risque, mais le jour ou le maître tente de réagir aux menaces habituelles qui l’oblige sans cesse à « composer », l’agression apparaîtra. Ce type de chien peut également devenir hyper protecteur puisqu’il se considère comme le chef du groupe, il peut attaquer les personnes qui s’approchent de son maître dans la rue ou au restaurant, l’invité qui pénètre dans la maison. Il peut même arriver qu’il attaque le maître qui cherche à corriger son enfant, car il est « psychologiquement » le détenteur de l’autorité dans la maison. Cette agressivité sera également adressée aux autres chiens qui approchent le maître, lorsqu’il est en laisse dans la rue.
Il est important de considérer ces comportements de la manière la plus sérieuse qui soit, en sachant qu’aucun maître n’est à l’abri de ces transformations chez leur chien. On peut citer pour l’anecdote le cas de la reine d’Angleterre dont les Corgis ont été mis sous thérapie. Il a fallu faire appel à un éminent psychologue canin, le Docteur Roger Mugford pour soigner : Spark, Mist, Sable, Diamond, Kelpie et Phoenix qui devenaient vraiment insupportable à Buckingham Palace. On leur reprochait entre autre de devenir agressif vis-à-vis du personnel, mordant les mollets des gardes d’honneur, des valets de chambre et autre personnel.

Questionnaire : Votre chien est-il dominant ?

 Evitez-vous de vous approcher de sa gamelle lorsqu’il se nourrit car il a tendance à la défendre ?
 Manifeste-t-il son mécontentement si vous vous approchez de lui lorsqu’il a un jouet ou un os ?
 Refuse-t-il de descendre du fauteuil où il est installé ?
 Manifeste-t-il si vous approchez de l’endroit où il aime se réfugier ?
 Considérez vous comme normal qu’il en veuille à certaines personnes, en votre présence (par exemple les enfants) ?
 Votre chien vous regarde-t-il quelquefois « de haut » l’œil fixe, posture raide, rictus pour exhiber les dents ?
 A-t-il déjà mordu quelqu’un (peu importe les circonstances) ?
 Trouvez-vous des excuses valables à chaque fois qu’il a un comportement agressif ?
 Comment réagit-il si vous le réveillez alors qu’il dort ?
 Considérez-vous qu’il est normal qu’il vive sa vie et que l’éducation est superflue ?
 Admet-il que vous passiez avant lui pour franchir une porte ?
 A-t-il la possibilité de rentrer et de sortir de la maison comme il le désire ?
 Peut-il accéder à toutes les pièces de la maison ?
 Dort-il dans votre chambre ?
 Dort-il sur votre lit ?
 S’il lui est arrivé de vous pincer, vient-il vous lécher ensuite ?
 Lorsqu’il exprime un désir pour quelque chose, lui offrez-vous immédiatement ?
 Dans la rue, est-ce lui qui décide du trajet de la promenade en vous entraînant ?
 Lorsque vous essayez de le faire marcher au pied mordille-t-il la laisse ou votre bras ?
 Si vous vous couchez sur le sol tente-t-il de vous monter dessus ?
 Refuse-t-il les caresses sur la tête ?
 Aime-t-il se dresser pour poser ses pattes sur vos épaules (pour les grands chiens) ?
 S’il vient mendier à table, lui donnez-vous aussitôt ce qu’il attend ?
 Mange-t-il avant vous ?
 Supporte-t-il que vous touchiez ses dents ou que vous l’attrapiez doucement par la queue ?
 Le caressez-vous souvent ?
 Si vous corrigez votre enfant s’interpose-t-il avec véhémence ?
 Lorsque vous jouer à vous battre avec votre épouse ou votre époux s’interpose-t-il ?
 Lorsqu’il est en laisse dans la rue cherche-t-il à attaquer les autres chiens qui s’approchent de vous ?
 Lorsque votre chien manifeste de l’agressivité comme des grognements ou des tentatives de morsures, avez vous peur de lui ?
 Votre chien supporte-t-il de rester seul si vous le placez dans une pièce ou si vous vous absentez quelques heures ?
 Chercher-t-il à « monter » sur votre jambe comme sur une femelle ?
 Lui arrive-t-il d’uriner sur vous ou sur un visiteur ?
 Vous arrive-t-il de faire semblant de vous battre avec lui ?
 Lorsqu’il ne revient pas au rappel tentez-vous de le poursuivre pour le rattraper ?

Résultat du questionnaire :
Si vous avez plusieurs réponses positives il est impératif de mettre en place un protocole de rééducation avant que la situation ne se dégrade davantage.

Conseils de rééducation :

Chacun à sa place :
Il faut prendre conscience que le chien n’est pas humain, ce n’est pas non plus un substitut d’enfant. Son langage ainsi que son sens des valeurs et bien entendu son comportement, sont différents. Les maîtres qui oublient cela vont perturber gravement leurs chiens, qui deviendront des délinquants agressifs ou des animaux ayant des anomalies dans les relations avec l’espèce humaine. Si on se réfère à ce qui se passe chez les canidés sauvages, ce sont les parents et le groupe qui inculquent les règles de bonne vie dans la société. On pourrait résumer en disant que tout ce qui n’est pas interdit est autorisé, alors avec un maître permissif à l’excès, on peut constater ce que cela peut donner.
Être ferme avec lui et donner des interdits est ce que le chien attend de son maître, ce sont les références d’un bon chef de meute sans pour autant user de brutalité.

Briser les repères pour le dominant.
Si on prend le cas du chien à qui tout est permis dans la maison et qui de ce fait a un tas de mauvaises habitudes, il faudra agir avec réflexion mais sans perdre de temps. Le but de la manœuvre consiste à briser les repères existants et à opérer de manière à ce que le chien revienne à sa vraie place.
Si on le sortait le matin, on le sortira dorénavant le soir ou l’après-midi.
S’il couchait dans la chambre, il dormira dans un premier temps dans le couloir (le truc consiste à bloquer la porte de manière à ce qu’il puisse voir et sentir sans pouvoir accéder), puis progressivement à l’extérieur si on a un jardin (dans une bonne niche ou un garage).
Si la gamelle était programmée le soir, avant le repas des maîtres, elle sera divisée en deux parts et donnée le matin et le midi.
On peut ainsi imaginer d’autres perturbations des habitudes...

Prendre la direction :

Avant de sortir, avant une gamelle, avant de faire entrer un moment dans la maison, etc. On exige quelques positions de soumission aux ordres : couché, assis.
En promenade il est retenu à une longe et on pratique de temps en temps le rappel, s’il le faut en changeant de direction. Il faut qu’il comprenne que ce n’est pas lui qui décide. On évitera pendant une semaine ou deux, de jouer et de caresser (même consigne pour toute la famille).

Quelles races sont les plus touchées ?
Les Docteur Benjamin et Lynette Hart ont étudiés aux États-Unis ce qui fait la personnalité des chiens, pour cela ils ont interrogés des spécialistes : 48 vétérinaires et 48 juges de concours de travail.
En cette période où certaines races sont montrées du doigt, on s’aperçoit que ce n’est pas toujours celles que l’on croit qui ont une nette tendance à l’agressivité et au manque d’aptitude à l’éducation.

Et les maîtres ?
Toujours aux U.S.A., Wilbur fit une enquête sur l’attitude des maîtres envers leur chien :
1 – Les personnes qui considèrent le chien comme un compagnon, membre de la famille : 27%
2 – Les personnes qui ont du plaisir avec lui mais sont moins attachées : 17%
3 – Les personnes inquiètes et angoissées qui sont attachées à leurs chiens mais se plaignent de leur comportements gênants : 24%
4 – Les personnes qui considèrent le chien comme un objet, sans liens affectifs : 19%
5 – Les mécontents qui n’ont aucune satisfaction avec leurs chiens et qui n’éprouvent que des désagréments : 19%

° En 1992 O’Farell fit une étude au Royaume - Uni sur la personnalité du propriétaire influençant le comportement du chien.
- Les maître angoissés ou névrosés ont des chiens qui souffrent de troubles du comportement.
- Ceux qui sont très attachés à leurs chiens et qui ont tendance à les gâter ont des bêtes avec une agressivité de dominance.
- Selon le test de De Beck modifié par Hautekeete l’analyse des réactions des maîtres permet de les classer en cinq groupes.
1er groupe (42%) le maître se dit très proche de son chien et ne comprend pas son comportement déviant.
2e groupe (26%) le maître se sent coupable de l’état de son chiens.
3e groupe (17%) Il s’agit de propriétaires de vieux chiens qui ont une « dépression d’évolution » avec souvent des réactions agressives.
4e groupe (17%) Le maître est dépressif et considère que son chien doit l’être aussi.
5e groupe (8%) Le maître est résigné, il considère que son chien ne peut être « récupéré », que c’est un état normal.

Tel maître tel chien
En conclusion on peut dire (en utilisant un langage anthropomorphique qui permet seul de se faire comprendre de certains maîtres) que comme un enfant trop gâté le chien peut devenir insupportable à la maison comme à l’extérieur. L’éleveur peut avoir une part de responsabilité s’il n’assure pas une socialisation correcte, mais c’est surtout le maître qui instaure les liens de subordination du chien à la période de la hiérarchisation. La mise en place de l’autorité du maître n’est pas une question de force ou de brutalité, elle passe plutôt par des petits gestes et des attitudes qui imposent le respect. Pouvoir mettre les mains dans sa gamelle lorsqu’il mange, lui interdire la chambre ou les fauteuils, lui apprendre à rester seul, ne pas lui permettre de défendre sa proie contre son maître, ne pas jouer à le rattraper s’il ne revient pas au rappel car il apprendra qu’il est plus rapide que son maître, ne pas faire semblant de se battre avec lui car il apprendra qu’il est le plus fort (surtout pour les grandes races), etc..

Il faut vous adresser à un professionnel : vétérinaire-comportementaliste ou comportementaliste

J.Ortéga
http://www.ecole-de-chiot.fr/static.php ... txt&npds=1
Nier la souffrance de l'animal entraine vite à devenir indifférent
à celle de l'humain.


Pour protéger, il faut aimer. Pour aimer, il faut connaître.
"Sans les animaux le monde ne serait pas humain" Kl. Matignon


Calins à vos dalmatoutous de Sabine
et léchouilles des taches du terrier : Jaïa et Lakshmi
Verrouillé

Retourner vers « Education du maître »