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L'agressivité : comment réagir ...

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souris65
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L'agressivité : comment réagir ...

Message par souris65 »

Chez les chiens, parmi les troubles du comportement,
l’agression arrive en première place.


Le danger qu’elle fait courir à l’entourage (congénères, membres de la famille, personnes étrangères), la responsabilité qui en découle, enfin la difficulté des maîtres à aborder et résoudre les problèmes par eux-mêmes en sont les principales raisons. Confrontés à toutes ces situations, les propriétaires de l’animal éprouvent souvent un désarroi profond. Si certains acceptent que l’on mette fin aux jours de leur animal dans le cas de maladies incurables, ils s’y résoudront plus difficilement pour un problème de comportement, même lorsque celui-ci représente un réel danger pour leur entourage.

Cela tient à différentes raisons.
D’abord bien sûr à l’attachement qu’ont les propriétaires envers leur animal d’autant plus que le chien qui manifeste des conduites agressives semble, la plupart du temps, absolument normal en dehors de ces phases dangereuses. « Pourtant mis à part ça il est gentil ! » n’arrêtons nous pas d’entendre de la bouche de ces personnes effondrées face à une situation qu’ils ne peuvent plus gérer.
La seconde raison qui réfrène les maîtres quant à une décision d’euthanasie de leur animal est certainement la grande culpabilité qui les submerge face à ce problème d’agression. La plupart de ces personnes sont convaincues de leur responsabilité, de leur piètre éducation, voire de leur laxisme dans leurs rapports avec leur chien.

Cette culpabilité est d’ailleurs si forte que ces propriétaires, ayant peur d’être mal jugés, ont beaucoup de mal à consulter un spécialiste du comportement et lorsque enfin ils se décident à le faire les choses ont évolué et se sont souvent aggravées.

Décider de la mort d’un animal en pensant en être responsable est particulièrement douloureux et insupportable pour quelqu’un qui a élevé et qui a aimé cet animal !

Devant un animal agressif son propriétaire a toujours plusieurs options.

D’abord il peut gérer la situation a minima. Cela consiste à organiser la vie de l’animal de telle façon que celui-ci ne se retrouve plus jamais dans la situation qui a pu déclencher son agressivité. Ainsi les chiens agressifs envers leurs congénères ne seront plus mis au contact de congénères, se verront promener à des endroits peu ou pas fréquentés par d’autres chiens, pourront éventuellement porter une muselière ou un collier de tête du type Gentle Leader. Cette solution est certainement efficace mais difficilement réalisable toute la vie de l’animal et bien frustrante tant pour le chien que pour le maître.

La deuxième solution est le replacement. Le propriétaire de l’animal agressif décide de s’en séparer et le confie à de nouveaux propriétaires.
Le nouvel environnement devrait permettre au chien de ne plus se retrouver dans la situation génératrice de l’agression. C’est le cas par exemple des animaux agressifs uniquement envers un congénère qui habite sous le même toit. Placé dans un autre foyer qui ne possède pas d’autre chien les conduites agressives ne devraient pas se renouveler.

Une troisième solution est l’euthanasie. Comme nous l’avons vu cette décision est douloureuse à prendre mais elle a bien sûr l’avantage pour les humains de régler le problème et les risques d’une manière définitive. Qui doit prendre cette décision ? C’est le propriétaire de l’animal qui prend cette décision. Le chien étant sa propriété il est le seul habilité à décider de mettre fin aux jours de son animal, mis à part les cas extrêmes où la justice et les autorités de police en décideraient sans son accord.
L’euthanasie, acte bien évidemment irréversible, émane d’une décision qui doit être motivée. Très souvent traumatisé, le propriétaire de l’animal est prêt à prendre cette décision immédiate lorsque confronté brutalement à un épisode agressif. En revanche les jours suivants, le traumatisme psychologique diminuant, la décision fatale est souvent remise en cause.
Il est vivement conseillé au propriétaire de cet animal de se mettre en rapport avec des professionnels du comportement canin. C’est pour cette raison que, face à un chien manifestant une conduite agressive, la décision d’euthanasie doit obligatoirement et dans tous les cas, provenir d’une étude précise du problème et d’une analyse complète de la situation comportementale en relation étroite avec les personnes impliquées.
Seuls des critères stricts, des données concordantes claires permettront au professionnel de conseiller vers une décision thérapeutique adaptée ou de décider, au contraire, de ne pas traiter sachant que les conduites agressives peuvent être gérées mais quasiment ne jamais être guéries.
Ne les a-t-on pas comparées à l'alcoolisme chez l'homme nécessitant, de la même façon, une surveillance constante et permanente soutenue par des méthodes thérapeutiques adaptées ? Plus que les types d'agression, ce sont les caractéristiques des situations qui guideront les praticiens dans leur estimation du facteur de risque déterminant dans la décision.

Enfin la dernière possibilité offerte au propriétaire d’un chien agressif est d’entamer une thérapie. Cette démarche vise à gérer au mieux la vie du chien et de ses maîtres afin de réduire au maximum les risques de récidive des agressions.
Elle n’est pas possible dans tous les cas et là encore seul un professionnel correctement formé pourra guider efficacement le propriétaire dans son choix. La décision de traiter ou ne pas traiter un chien agressif est sous la responsabilité du professionnel.
Pour prendre sa décision il doit s’armer de solides connaissances en la matière et tenir compte de plusieurs facteurs essentiels qui dépendent autant de l’animal lui-même (race, taille, type de morsure, statut émotionnel de l’animal, etc.) que du ou des propriétaires (capacités à prévoir les agressions, à comprendre leur animal, relations avec leur animal, intelligence et volonté exprimées par les propriétaires, etc.), que de l’environnement (présence d’enfants, de personnes âgées, etc.). Les thérapies nécessitent du temps et des efforts mais bien conduites dans des cas précis elles ont le mérite de faire revivre chien et maître dans des relations harmonieuses et sereines.


Alain Weiss pour http://www.chien-comportement.com
Nier la souffrance de l'animal entraine vite à devenir indifférent
à celle de l'humain.


Pour protéger, il faut aimer. Pour aimer, il faut connaître.
"Sans les animaux le monde ne serait pas humain" Kl. Matignon


Calins à vos dalmatoutous de Sabine
et léchouilles des taches du terrier : Jaïa et Lakshmi
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