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Le fonctionnement de l’odorat chez nos amis les animaux

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souris65
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Le fonctionnement de l’odorat chez nos amis les animaux

Message par souris65 »

Pour nous les humains, les odeurs (senties par notre nez) sont différentes des saveurs (goûtées par notre langue). Cette différence n'existe pas chez certains animaux. D'ailleurs, nous-mêmes avons souvent du mal à séparer les deux. Quand, à cause d'un rhume, nous avons le nez bouché, nous perdons en grande partie le goût de ce que nous mangeons…

Les oiseaux ont généralement peu d’odorat :
Principale exception, le kiwi, oiseau sans ailes de Nouvelle-Zélande, peut repérer à l'odeur les vers de terre dont il se nourrit. Tandis que le merle, qui en mange également, ne peut deviner leur présence qu'au léger bruit qu'ils font en creusant le sol. Alors que seuls les vautours du continent américain ont de l'odorat, ceux de l'ancien continent (Afrique, Asie) n'en ont pas. Tous ces oiseaux se nourrissent de cadavres dont l'odeur nauséabonde se sent de loin. Pourtant, si une charogne est recouverte de feuillage, le vautour africain la survole sans rien remarquer. Mais, s'il s'aperçoit que des charognards terrestres (hyènes ou chacals) s'approchent nombreux, il se doute qu'il y a de quoi manger pour lui aussi et il ne tarde pas à venir chercher sa part.

Sous l'eau existe-t-il des odeurs ?
Les poissons sont sensibles aux moindres variations de l'eau dans laquelle ils vivent, à la quantité de sel qu'elle contient, ainsi que d'autres produits en doses infimes. C'est généralement à l'odeur que les poissons repèrent leur nourriture ou perçoivent l'approche d'un prédateur.
L'exemple le plus spectaculaire est celui des saumons. Après avoir vécu des années en mer, ils remontent pour s'accoupler et se reproduire dans la rivière où ils sont nés. C'est à l'odeur particulière de son eau qu'ils la reconnaissent sans se tromper (à condition, bien entendu, qu'il n'y ait pas de pollution ayant modifié cette odeur).
Chez les animaux simples, les mêmes organes servent à la fois pour toucher et sentir les odeurs. L'anémone de mer reconnaît d'avance avec ses tentacules ce qui est bon à saisir et à manger (poissons ou crustacés de petite taille).
Les mollusques bivalves, comme la moule ou l'huître, entrouvrent généralement leurs deux coquilles pour laisser pénétrer l'eau qui leur apporte l'oxygène et les algues minuscules (plancton) qui sont leur nourriture. Parfois on les voit se fermer brusquement (et même se déplacer par réaction s'il s'agit d'une coquille Saint-Jacques). Ces mollusques ont senti soudain l'odeur d'un prédateur qui s'approche.
L'escargot, tout comme la limace, sent avec les petits tentacules de sa tête (les grands lui permettent de voir). C'est pourtant avec son pied qu'il goûte ce qui se trouve sous son corps. Il distingue un gravier d'un petit grain comestible qu'il prend alors dans la bouche. Il sent de loin l'humidité dont il a besoin, sensibilité qu'il partage avec le ver de terre et les amphibiens (grenouilles, crapauds et salamandres).
Chez les crustacés, les crevettes et les langoustes possèdent des antennes particulièrement longues qui leur permettent de sentir.

Chez les insectes :
Les antennes des insectes sont plus ou moins grandes selon les espèces. Elles peuvent avoir la forme d'un filament, d'une massue, d'un peigne ou de lamelles en éventail. Grâce à elles, ces animaux perçoivent de loin le parfum des plantes qu'ils aiment. C'est particulièrement important quand il s'agit de pondre les œufs sur l'espèce végétale qui constituera la nourriture exclusive des jeunes larves.

Parmi les insectes, les champions de l'odorat sont les papillons de nuit qui portent de grandes antennes duveteuses. Au moment de la reproduction, les femelles sécrètent, avec une glande de leur abdomen, un parfum particulier qui attire, à des kilomètres de distance, les mâles de leur espèce.
La femelle du moustique perçoit également la chaleur provenant des animaux à sang chaud qu'elle viendra piquer pour aspirer sa nourriture.

Plusieurs circuits d'odorat chez certains animaux :

Les reptiles sentent les odeurs ambiantes, comme nous, en respirant par les narines.
Les serpents et la plupart des lézards impressionnent quand ils dressent la tête, en sortant rapidement leur langue qui paraît alors menaçante. En réalité, la langue fait pénétrer les odeurs sur leur palais où se trouvent d'autres organes sensibles. Cela leur permet de percevoir les moindres changements d'odeurs, par exemple le déplacement d'une proie dans les parages.
Avec un autre organe, certains serpents (boa, serpent à sonnette) perçoivent de loin, même dans l'obscurité, la chaleur d'une petite proie qui passe (une souris, par exemple). Cela leur est très utile pour chasser.
Les insectes sentent aussi avec leurs pattes ou leurs poils. Avez-vous observé un papillon qui butine ? Il se pose à peine sur certaines fleurs et s'attarde seulement sur d'autres. Pourquoi "papillonne-t-il" ainsi ? Par un simple effleurement du bout de ses pattes, il sait si la fleur contient encore du nectar qu'il vient sucer.
Les abeilles, les guêpes, comme de nombreux insectes, goûtent avec leurs pattes et sentent aussi avec les poils de leur corps.
Chez les insectes vivant en société, comme les abeilles et les fourmis, chaque individu porte l'odeur de sa ruche ou de sa fourmilière. Il ne peut entrer qu'après avoir été senti par les antennes des gardiennes de l'entrée. Si, dans une expérience, on a modifié son odeur, l'insecte qui arrive sera impitoyablement rejeté.
Les pistes des fourmis sont marquées par l'odeur déposée par les glandes de celles qui sont passées auparavant. Cela évite aux autres de se perdre. Par contre, si l'une d'elle a été attaquée ou maltraitée, elle a répandu une odeur d'alarme qui éloignera les suivantes passant au même endroit.

Les mammifères sont très sensibles aux odeurs :
Certaines personnes qui travaillent dans les fabriques de parfums, ont l'odorat particulièrement sensible et savent distinguer les différents produits qui composent un parfum.
Pourtant, la sensibilité des chiens aux odeurs est 40 fois supérieure à celle des humains. Les chiens de chasse savent repérer les pistes des autres animaux. Cela leur permet aussi de reconnaître et de suivre la trace d'une personne dont on leur a fait sentir un vêtement. Cette capacité est souvent utilisée pour retrouver des disparus en forêt, en montagne ou pour dénicher des cachettes de drogue ou d'explosif. Certains chiens sont dressés pour retrouver à l'odeur les personnes ensevelies par une avalanche de neige. Les sauveteurs creuseront à cet endroit pour les dégager.
Même sans être de tels champions, la plupart des autres mammifères se guident beaucoup grâce aux odeurs. On sait que, pour les observer dans la nature, il faut avancer face au vent pour que notre odeur humaine ne soit pas rabattue vers eux et ne les alerte, bien avant que nous approchions.

Des glandes odorantes en différents endroits du corps :
Les pécaris, sortes de sangliers d'Amérique, possèdent sur le dos une glande odorante. En se frottant les uns aux autres dès l'enfance, ils acquièrent une odeur collective qui leur permet de reconnaître ceux de leur bande.
Les cerfs, les chevaux et bien d'autres animaux à sabots ont des glandes semblables près des yeux ou sur les joues. Lorsqu'ils se caressent réciproquement de la tête, ils se marquent mutuellement de leur odeur et se reconnaîtront par la suite.
Les chevaux se frottent le museau pour se reconnaître à l'odeur.
La plupart des mammifères portent également une glande odorante entre les cuisses ou près de l'anus. Quand un chien renifle le derrière d'un de ses semblables, c'est cette glande qu'il cherche à sentir pour en reconnaître l'odeur.
Le chat qui frotte sa tête sur les personnes et les objets de son entourage, pose les repères qui marquent son milieu.

L'importance des odeurs dans la reproduction des mammifères :
Quand, à certaines époques, les femelles des mammifères sont prêtes pour la reproduction, leurs glandes sécrètent une odeur particulière, remarquée aussitôt par les mâles de la même espèce.
Les femelles réagissent aussi à l'approche d'un mâle qu'elles reconnaissent à son odeur, même quand il ne sent pas aussi fort que le bouc.

Le lien maternel passe par l’odeur :
Au moment de la naissance de ses petits, la femelle mammifère les lèche longuement. Elle apprend ainsi à reconnaître leur odeur et les imprègne de la sienne. Cela permet, par exemple, aux brebis d'un troupeau de ne jamais se tromper d'agneau.
Par contre, si un incident a empêché une mère de lécher un petit au moment de la naissance, elle ne le reconnaît plus par la suite et peut refuser de l'allaiter.

Sentir par les contacts :
Pour l'homme qui possède une peau sensible, particulièrement à l'intérieur des mains, le toucher est très différent des autres sensations. Ce n'est pas le cas pour la plupart des animaux.
Les tentacules et les antennes sentent à distance mais servent aussi à tâter de près.
L'étoile de mer utilise ses bras à ventouses pour se déplacer et saisir ses proies. Elle y possède de nombreux organes sensitifs qui la renseignent sur ce qu'elle touche.
Le poulpe (ou pieuvre) et la seiche tâtent également avec leurs tentacules à ventouses qui peuvent fouiller au creux des rochers pour en arracher des crustacés afin de les manger.
Certains poissons, comme l'esturgeon, fouillent la vase avec les barbillons de leur mâchoire et dénichent les petites proies (vers ou mollusques) qu'ils avalent.
A part les singes qui ont les pattes sensibles, la plupart des mammifères sont incapables de palper avec les pattes et préfèrent tâter du museau qui les renseigne à la fois par l'odorat et le toucher.
Lorsqu'un chat sommeille, si l'on approche doucement la main de sa tête sans la toucher, ses moustaches bougent pour repérer ce qui se passe. Sans ses moustaches, il ne pourrait percevoir l'approche d'une souris dans l'obscurité.
Chez les autres félins (animaux proches du chat, comme le lion, la panthère ou le tigre), les moustaches jouent le même rôle de détecteur des moindres vibrations.
Le museau de l'éléphant est très allongé et forme une trompe qui possède toutes les qualités d'une main : très sensible, elle permet de toucher et peut s'enrouler avec force pour saisir.

Lien vers articles :
http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doschim/ ... teurs.html
http://www.ifr144.u-psud.fr/Neurophysio ... ensorielle
Nier la souffrance de l'animal entraine vite à devenir indifférent
à celle de l'humain.


Pour protéger, il faut aimer. Pour aimer, il faut connaître.
"Sans les animaux le monde ne serait pas humain" Kl. Matignon


Calins à vos dalmatoutous de Sabine
et léchouilles des taches du terrier : Jaïa et Lakshmi
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